« Comme on perd un objet, se perdre, c’est être privé de son propre, s’absenter, non pas des autres qui vous entourent, mais de soi. Ne plus être présent à soi-même. Et perdre son chemin, être dévoyé, c’est se perdre en chemin, errer donc, s’égarer, sentir ses propres repères spatio-temporels disparaître. Perte des sens, perte du…
Catégorie : # Les infinistères [Le sentiment mystique]
Cette très belle notion du moine François Trévedy-Cassingena (2016) fait référence à l’horizon infini des hauts-plateaux, du massif central en particulier. Des troupeaux de bêtes pacquent dans des prairies pierreuses, dans des paysages de landes. La vue n’est que rarement obstruée, l’horizontalité livre le regard au ciel. Le dépouillement des hautes terres renvoie l’homme à son échelle, et par-dessus tout à sa vraie condition originelle. Il l’invite à se dépouiller, à « prendre de la hauteur ».
Une situation intermédiaire
« Le regard géographique est dans une situation intermédiaire qui se situe entre l’expérience médicale et l’expérience lyrique, dans une sorte d’intersection vide d’intentionnalité, d’où le va-et-vient qui conduit à une description qui se voudrait scientifique mais qui, pour de multiples raisons, ne renonce pas au lyrisme » Claude Raffestin, Géographie buissonnière, Héros Limite géographie(s), p 87
Ce vide fondamental
« Je ne sais si, comme le prétend le dicton, la nature abhorre le vide, mais je suis convaincu que l’homme, lui, adore tout ce qui […] l’éloigne, le divertit de son face à face avec sa vacuité interne, sa vacuité d’être, ce vide fondamental, cet espace infrangible, inestimable qui l’habite et le fait tenir. Qui…
Le lac d’Ourrec
Après le plateau d’Herraou, le chemin s’est soudain élevé pour gagner la forêt. Encore carrossable un instant, il s’est vite transformé en sente tournoyant autour des racines de hêtres, franchissant quelques filets d’eau, se faufilant jusqu’à disparaître dans les tapis de rhododendrons. Et puis une porte invisible s’est ouverte en haut de la cascade du…